Cocktail Games | King of Mindbug ? | Sankoré | Inori | Les jeux très longs mais très bons
La newsletter des jeux de plateau, de rôle, de cartes, de mains et de vilains, par l'équipe de Canard PC.
Cette quinzaine :
Trois questions à l’équipe de Cocktail Games
Oniria
En test : Sankoré
Top 3 des jeux longs comme l’hiver
En test : Inori
Retrouvez nos hors-séries en vente par correspondance et en édition numérique.
Les infos du jour
Backer vaillant
À partir du 17 février, la société Sans Détour se présente devant le tribunal correctionnel, accusée de mauvais usage de la somme récoltée dans le cadre d’un financement participatif. En parallèle, on apprend que la société Mythic Games est en difficulté et a annoncé renoncer à la production de Monsterpocalypse.
Ces échecs, et les nombreux projets sur lesquels les backers ont dû débourser des sommes supplémentaires pour avoir leurs boîtes, n’empêche pas le succès continu du financement participatif. Kickstarter annonce pour 2025 la possibilité de payer en plusieurs fois, déjà disponible sur son principal concurrent Gamefound.
Pas si tartes
Des créatures qui tapent, tapent, tapent, c’est la façon d’aimer les jeux de Iello, qui a annoncé des crossovers entre deux titres impliquant Richard Garfield : King of Tokyo, où l’on se colle joyeusement des baffes entre kaijus depuis 2011, et le jeu à deux Mindbug.
Sur le vif
L’équipe de Cocktail Games
Qu’est-ce qu’on espère de la vie en tant qu’éditeur une fois qu’on a eu l’As d’Or ?
Matthieu d’Epenoux : Notre objectif principal est de faire des jeux qui rallient les suffrages d’un large public. N’oublions pas que la personne la plus importante de la chaîne est le consommateur final qui achètera ou pas notre dernière nouveauté. L’As d’Or n’est pas une fin en soi, mais la reconnaissance par nos pairs de la qualité d’un jeu et du travail éditorial derrière. Pour nous, un prix est un incontestable plus et quand on en a reçu un, on a évidemment envie d’en avoir d’autres.
Faire rentrer ses jeux en grande surface et avoir des affiches dans le métro, qu’est-ce que cela apporte ?
Pour des jeux comme Top Ten ou Trio, si l’on veut toucher le plus grand nombre, cela passe par des actions de communication de grande envergure. Une campagne d’affichage dans le métro ou sur des bus n’est pas une fin en soi, mais répond à une volonté d’élargir notre base de clients. Faire des jeux tous publics n’est pas honteux et nous sommes très heureux de voir que nos jeux vont toucher des personnes très différentes. Si, par nos actions, nous contribuons un tant soit peu à démocratiser le jeu de société, c’est que nous avons atteint une partie de nos objectifs.
Quels sont vos projets 2025 ?
Sarah Pokrzywa : Notre prochaine sortie est Jungo, un petit jeu de cartes très malin dans la lignée de Trio, qui sortira en février. Le but est de se débarrasser de ses cartes avant les autres en jouant des combinaisons. Mais que faire de la combinaison de cartes battue ? La garder pour renforcer sa main OU la jeter pour se rapprocher de la victoire ? En bref, tout ce qu’on aime chez Cocktail : une règle simple pour des choix pas si simples !
Et cet été, nous sortirons Top Ten Adventures ! Comme dans Top Ten, l’objectif est de s’amuser en racontant des c*nneries ! Cette version plus épique permet à chacun de vivre sa propre histoire.
Chez eux, on aime : Maudit mot dit, Hanabi, Trio, Happy City
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Guide des sorties / précommandes
Les jeux qu’on attend
La Famiglia extension 2-3 joueurs, le 21 février. Comment l’intérêt d’un jeu qui repose sur l’affrontement d’équipes sera-t-il maintenu par cette configuration ? Vu la qualité du jeu, on note néanmoins la possibilité de le sortir plus souvent.
Conservas, le 28 février. Un jeu solo de gestion de conserverie par Scott Almes, un auteur à la production inégale, mais qui fait du très bon quand il fait du bon.
Codex La Malédiction de l’Abbaye de Thélème, début mars. Codex est un des systèmes d’escape/enquête les plus prenants, du moins sa première boîte l’était. Joie et espoir sur ce deuxième scénario qui s’est fait attendre.
Longueur d’onde, début mars. Une sorte de TopTen moins axé sur la déconne, qui conviendra à des tablées plus timides.
La campagne de financement du moment
Oniria
Quand il y aura de nouveau cent financements par semaine dans lesquels il faudra faire le tri, je serai sage et je vous parlerai de gros projets. Mais cette semaine, avant ma plongée vers le temple des sorties futures et héraut de la suite des temps qu’est le Festival de Cannes, je me fais le plaisir de vous signaler l’existence du très joli et très, très niche Oniria. Ce jeu de plis coopétitif avec des cartes à pouvoir, illustré des mythes précolombiens et traditions mexicaines, est créé par une micro-maison d’édition landaise.
Date de fin : 13 mars
Événements
27 février au 2 mars, Festival International des Jeux de Cannes (06)
21 et 22 février, Les presque 24 h de jeu (Montmirail, 51)
22 et 23 février, Geek Legends (Lons-le-Saunier, 39)
22 et 23 février, Double6 (Saint-Herblain, 44)
1er et 2 mars, LislEnJeux (L’Isle-Jourdain, 32)
1er et 2 mars, Festival Incontournable Ludique de Montbazon (37)
En test
Sankoré
Mandela Fernandez-Grandon et Fabio Lopiano n’ont pas eu peur d’aller dans la violence la plus pure, la brutalité à la limite du supportable, et même, quelque part, une certaine forme de cruauté. De la sueur, du sang, des larmes et – j’irai jusqu’à dire – l’angoisse de l’humiliation. J’adore ça.
Genre : stratégie, gestion de ressources, majorité, contrats | Pour 1 à 4 joueurs
Dès la mise en place (vingt bonnes minutes), on gémit. Lorsque les invités arrivent, le plateau, immense et surchargé d’icônes, de zones et de pions, leur fait l’effet d’un coup de pied dans les noix. Michel, qui a encore des sueurs froides en se souvenant de celui de Bitoku, est même passé à deux doigts de la crise d’épilepsie, sacré Michel ! Cette sauvagerie doit, forcément, aussi passer par son thème général, non ? Sans doute des barbares, ou des combats de gladiateurs, peut-être une invasion de zombies* ? Pire : l’école. […]
Lire le test par Perco, accès gratuit jusqu’au 26 février 2025.
Notre top des 3 meilleurs…
Jeux longs comme l’hiver
Through the ages, auteur : Vladaa Chvatil, 2010.
La version économie-gestion : un jeu de civilisation aux parties pouvant durer six heures, assez abstrait, mais toujours aussi impressionnant mécaniquement pas loin de 15 ans après.
Sherlock Holmes Détective Conseil, auteurs : Raymond Edwards, Suzanne Goldberg et Gary Grady, 1985.
La version enquête, plusieurs fois retravaillée avec l’ajout de nouveaux auteurs. Quatre/cinq heures de bonheur si on veut donner le temps à la réflexion et aux hypothèses.
La Guerre de l’Anneau, auteurs : Francisco Nepitello, Marco Maggi, Roberto Di Meglio, 2004.
La version affrontement, qui transcrit efficacement son thème au travers de ce mélange entre guerre et fuite, et dont les rebondissements peuvent prendre poliment trois heures.
En test
Inori
Les esprits sont sympas, mais en vrai, ils sont un peu comme avec les petits neveux : si on veut qu’ils nous aiment bien, il faut leur apporter des cadeaux. C’est exactement ce qu’on va faire dans Inori (non, pas pourrir-gâter des sales gosses), un jeu de pose d’ouvriers peuplé de créatures colorées, mais un peu égocentrées et jalouses.
Genre : gestion, placement d’ouvriers, collection | Pour 2 à 4 joueurs
À lnori, les Esprits règnent sur la nature et les habitants viennent régulièrement se recueillir sous le Grand Arbre sacré pour s’attirer leurs bienfaits. Face aux Esprits de la forêt, de l’eau, de la pierre et autres, vos prières vous octroieront des Faveurs, qu’il faudra combiner avec justesse pour maximiser vos points de victoire. Sans oublier le vénérable Grand Arbre et les Runes magiques, qui pourraient bien changer le cours des choses… […]
Lire le test par Kasilla, accès gratuit jusqu’au 26 février 2025.